mardi 5 mai 2009

POLITIQUE : Besson ou l’art du règlement de comptes


Article mis en ligne le mardi 5 mai 2009

La discussion de la proposition de loi du groupe socialiste sur la suppression du délit de solidarité, jeudi dernier à l’Assemblée, a viré au pugilat pur et simple entre Besson et ses ex-petits camarades.

Tendu, monsieur le ministre de l’Immigration a écouté les orateurs de l’opposition avec force moues méprisantes, quand il ne se laissait pas aller à des remarques formulées à haute voix: «n’importe quoi !», ou à des contre -vérités manifestes (voir Charlie à paraître mercredi). Volontiers provocateur, condescendant à ses heures, qualifiant les idées de l’opposition de «vide sidéral», et ne cachant pas sa jouissance face à la colère ainsi déclenchée : «Mais vous ne devriez pas montrer si vite quand ça fait mal ! Maîtrisez-vous un peu !» Le sommet de la tension a été atteint lors d’un échange très vif avec Noël Mamère, le député-maire de Bègles n’ayant pas hésité à cogner en lui lançant: «Il est vrai que je suis constant, moi !» Réponse de Besson, quelques minutes plus tard: «Noël Mamère est constant, y compris dans ses caricatures et ses utopies.» Mamère, sans s’énerver: «Contrairement à vous, je ne change pas !» Besson se lâche alors: «Il est constant à gauche et considère que c’est une vertu. Reste à savoir ce qui lui a fait le plus de mal, à la gauche: moi, en la quittant, ou lui, en continuant à parler en son nom ? C’est une question qui mériterait réflexion.» Dans le courant de la discussion, peu de temps auparavant, un député socialiste lui avait dit, écœuré: «Vous êtes mort pour nous !» Il n’y a sans doute pas lieu de porter le deuil.

Anne-Sophie Mercier

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